Balbuzard et forêt

Gestion forestière

Gestion Forestière et Balbuzard

La forêt d’Orléans et le retour du balbuzard

Avec une surface de plus de 65 000 ha (dont près de 35 000 en forêt domaniale) et la proximité de la Loire, La forêt d’Orléans est un milieu d’accueil exceptionnel pour l’avifaune. De nombreuses espèces de  rapaces y trouvent les conditions favorables pour y nicher ; parmi eux, le Balbuzard pêcheur.

Dès le retour spontané de l’espèce en 1984 à l’étang du Ravoir, l’Office national des forêts (ONF), en lien avec les naturalistes, a mis en place des mesures pour éviter toute perturbation des couples en période de reproduction et accompagner la recolonisation progressive de la forêt.  En 1996, un observatoire ornithologique a été installé au bord de l’étang du Ravoir afin de permettre au grand public de venir chaque année y observer la nidification d’un couple.

 

Le balbuzard : une espèce sensible au dérangement

Les balbuzards sont très sensibles au dérangement pendant la période de reproduction. Ainsi à leur retour d’hivernage en mars, la quiétude de la forêt est indispensable à l’installation durable des oiseaux sur leur nid. Faire envoler un adulte pendant la couvaison compromet gravement la réussite de la reproduction.

De ce fait, l’ONF, gestionnaire de la forêt domaniale, avec l’appui des naturalistes, contrôle chaque année l’occupation de toutes les aires. Lorsqu’une nouvelle aire est découverte, l’arbre porteur est pointé au GPS et saisi dans une base de données. Pour des raisons de sensibilité de l’espèce au dérangement, la localisation précise des nids reste confidentielle et n’est connue que de l’ONF et des naturalistes partenaires.

Les mesures de gestion en faveur des rapaces

La connaissance et l’actualisation régulière des données sur l’emplacement des aires de Balbuzard facilitent la prise de mesures particulières pour sa préservation. Ainsi, l’ONF conserve tous les arbres porteurs d’une aire et définit autour un périmètre de protection : il s’agit d’une zone de non intervention destinée à ne pas modifier le paysage forestier autour du nid (vidéo).

De plus, lors des actions de gestion courante, l’ONF veille à conserver des arbres favorables à l’installation du Balbuzard, mais aussi des autres espèces de rapaces, comme par exemple des pins sylvestres âgés, de forme tabulaire.

Les recherches ont montré que la protection des sites de reproduction et le respect d’une longue période de quiétude sont les mesures les plus efficaces pour la sauvegarde des rapaces. Des « prescriptions rapaces » sont ainsi établies par l’ONF pour ses propres services et pour les prestataires extérieurs intervenant en forêt domaniale. Elles permettent d’instaurer un périmètre de quiétude autour des aires pour une durée déterminée. Dans le cas d’une aire de Balbuzard, au périmètre de protection autour de l’arbre porteur du nid s’ajoute un périmètre de quiétude mis en place temporairement : il s’agit d’une zone où les interventions sylvicoles sont suspendues et la fréquentation du public limitée afin de ne pas perturber le bon déroulement de la reproduction.

Ces prescriptions, traduites en « clause rapaces » dans les fiches-articles lors de la vente des bois, permettent aux espèces d’oiseaux concernées de ne pas connaître d’exploitation forestière aux abords de leurs aires durant la saison de reproduction. Les dérangements humains sont ainsi considérablement réduits, tandis que les coupes nécessaires à l’activité économique de la forêt et à sa pérennisation sont maintenues, mais différées. Des études ont confirmé que, dans la majorité des cas, la productivité et la fidélité des couples à leur nid ne sont pas affectés par le changement de paysage lié aux coupes de bois autour de leur aire. Il est donc tout à fait possible de concilier production de bois, préservation de l’environnement et accueil du public, et c’est là un des défis des gestionnaires de la forêt domaniale d’Orléans.

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