Saisons 2015-2008

Etang du Ravoir

Historique et faits marquants 2015-2008

Le balbuzard se reproduit à l’étang du Ravoir depuis 1985. Plusieurs couples se sont succédé ; ils n’ont pas toujours utilisé le même arbre.
Le nid actuellement visible de l’observatoire a été construit par les oiseaux en 2003, suite à deux échecs successifs sur l’aire précédente.

Initialement, les balbuzards n’étaient pas bagués et les naturalistes les identifiaient grâce à leur plumage ou à certaines caractéristiques morphologiques. Ainsi, il est probable que ce soit la même femelle qui s’est reproduite de 1985 à 2006. On l’avait surnommée la « Vieille Claire » à cause de son plumage très délavé. Dans ses dernières années, elle se reproduisait avec un mâle surnommé « Griffe manquante » car il lui manquait une griffe à un doigt de la patte gauche.
En 2007, la « Vieille Claire » est rentrée tardivement de migration. A son arrivée, le nid était occupé par une jeune femelle, qui portait une bague orange « 02 ». Après de violents conflits entre les deux femelles, la « Vieille Claire » a réussi à reconquérir son nid … mais pas son partenaire « Griffe manquante », parti avec la jeune femelle « 02 » sur une autre aire. La « Vieille Claire » a disparu vers la mi-mai et n’a jamais été revue…
Revenu en 2008 sur l’aire du Ravoir, « Griffe manquante » a mystérieusement disparu le 30 mars alors qu’il avait commencé à se reproduire. Accident ? Acte de braconnage ? Un autre mâle, bagué « 8Z », prendra rapidement sa place auprès de « 02 », la femelle du moment, et ils reviendront fidèlement se reproduire sur ce nid pendant 10 ans…

De 2001 à 2014, chaque reproduction pouvait être suivie en direct grâce à une caméra à proximité du nid. Les images arrivaient à la Maison forestière d’Ouzouer-sur-Loire, au Carrefour de la Résistance, à 3 km de l’étang du Ravoir.
De 2010 à 2013, les images arrivaient également en direct au Muséum d’Orléans.
En 2014, la diffusion des images a été arrêtée du fait de problèmes techniques.

 

2015

A partir de la fin février, l’étang est occupé par Panchita. Elle est rapidement rejointe par le mâle « 8R », qui se reproduit habituellement à 4 km de là mais qui a l’habitude de fréquenter le Ravoir à son retour de migration. Ces deux oiseaux s’installent sur le nid mais n’en profiteront pas longtemps : ils seront chassés par « 02 » et « 8Z » dès leur arrivée à la mi-mars. Soulignons que le 18 février « 02 » avait été photographiée survolant une plage près de Dakar (Sénégal), preuve s’il en fallait une, que les balbuzards de la forêt d’Orléans hivernent préférentiellement en Afrique de l’Ouest…

Le couple tentera d’élever deux jeunes. Mais, à l’arrivée de l’équipe de baguage le 25 juin, le corps d’un des jeunes est retrouvé au sol, tête manquante et gorge ouverte. Le corps du 2d ne sera jamais retrouvé. Une nouvelle fois, la cause de la mort des jeunes reste indéterminée, le nid étant protégé par des dispositifs anti-martre installés au niveau du tronc de l’arbre porteur.

Prédation par un Autour des palombes ? Chute accidentelle ? Tentative d’envol prématurée ? Toutefois, chez ce couple, le taux anormalement élevé de jeunes morts avant l’envol (7 sur 16) permet d’évoquer également l’hypothèse d’une anomalie d’ordre génétique. Après la disparition de leur progéniture, les deux oiseaux sont restés sur le site et ont repris la construction de l’ébauche dans le même pin qu’en 2014, ébauche qui ne résiste généralement pas à l’hiver…

 

2014

Rentrée dès le 20 février, Panchita s’installe au Ravoir. Son site d’hivernage étant situé dans le nord de l’Espagne, son retour de migration est relativement rapide. Mais elle se fera rapidement évincer par le couple traditionnel, « 02 » et « 8Z », rentrés dans la première quinzaine de mars.

Le couple n’aura qu’un seul jeune, qui mourra avant l’envol, comme l’année précédente. Le 16 juin, alors qu’il avait encore été observé la veille, le jeune n’apparaît plus sur l’aire et le comportement des adultes intrigue (simulacres d’accouplement, grattage énergique du nid, apport de branches…). Sa mort sera confirmée par la découverte au sol de son aile droite.

Aucun autre reste ne sera retrouvé. Une visite effectuée par un grimpeur n’a pas permis de déterminer si un prédateur l’avait tué dans l’aire ou si la prédation avait eu lieu au sol après sa chute…

Après la mort de leur jeune, les adultes sont restés sur le site et ont construit l’ébauche d’un nouveau nid à environ 170 m du nid habituel, sans toutefois délaisser ce dernier. La femelle est probablement partie en migration plus tôt que les années précédentes car elle a été observée pour la dernière fois à la mi-août.

 

2013

L’hiver 2012-2013 a été très venteux. Une branche du pin a cédé et l’aire s’est partiellement écroulée. Tout début mars, juste avant l’arrivée des oiseaux, une société d’élagage a été mandatée pour construire rapidement une plateforme pour renforcer l’ancien nid. Elle a été immédiatement adoptée par les oiseaux, rentrés quelques jours plus tard.

Le couple « 02 » et « 8Z » ont élevé un seul jeune. Le 6 juillet, alors que, la veille, il s’entraînait vigoureusement au vol, en s’élevant au-dessus de l’aire, le jeune semble en souffrance (bec grand ouvert et ailes pendantes), puis se couche. Il ne se relèvera plus. Son cadavre sera récupéré dans le nid quelques jours plus tard puis transporté au Muséum d’Orléans pour y être autopsié (Diagnostic-post-mortem-pullus-2013). Il se révèle que le jeune présentait deux blessures par perforation sur la poitrine provoquées peut-être par un carnivore ou un autre rapace, mais qu’elles n’avaient pas un caractère de gravité suffisant pour en conclure qu’elles ont pu à elles seules provoquer son décès…

Soulignons que c’est le quatrième jeune, sur les 13 élevés depuis 2008 par le couple « 02 » et « 8Z », qui meurt à ce stade de l’envol imminent… Juste après la mort de leur(s) jeune(s), les adultes paraissent généralement perturbés ; ils sont beaucoup moins visibles car souvent perchés à distance de l’aire, apportent de temps en temps une branche sur le nid ou construisent des ébauches de nid dites « de frustration ».

Notons également que 2013 est la première année de reproduction d’une femelle baguée en février 2011 (bague jaune patte droite gravée « 82 ») pendant son premier hivernage dans le delta du fleuve Eo (Asturies/Galice) et prénommée Panchita par nos collègues espagnols. Au moment de son baguage, elle arborait encore le plumage maillé caractéristique des jeunes, indiquant ainsi qu’elle était née l’année précédente.

 

2012

Comme chaque année, l’étang est fréquenté dès la fin février par des balbuzards migrateurs ou par des individus voisins. Et c’est généralement le mâle « 8R » qui ouvre le bal, alors qu’il se reproduit à 4 km de l’étang du Ravoir. Ces oiseaux restent sur l’étang jusqu’à l’arrivée du couple traditionnel.

Cette année, « 02 » et « 8Z » ont élevé trois jeunes, deux femelles et un mâle, qui tous ont pris leur envol à la mi-juillet.

Les oiseaux sont progressivement partis en migration à partir de la mi-août et, le 10 septembre, la jeune femelle baguée « 7-J » a été observée dans l’estuaire du fleuve Odiel (Andalousie), à plus de 1 600 km du Ravoir.

 

2011

Le couple traditionnel, « 02 » et « 8Z » a élevé deux jeunes, qui ont pris leur envol vers le 10 juillet. Les moments forts de la reproduction (premières becquées, envol des jeunes…) ont fait l’objet d’animations spéciales au Muséum d’Orléans grâce à la transmission d’images du nid en direct.

 

2010

La fin de l’hiver 2010 a été marquée par le passage de la tempête Xynthia.
La quasi-totalité des nids de balbuzards de la forêt d’Orléans en sont pourtant sortis indemnes. Un seul arbre a été déraciné mais le couple concerné a élu domicile à quelques dizaines de mètres du nid sinistré, confirmant à la petite communauté de naturalistes qu’ils sont très attachés à leur site de reproduction et sont parfaitement capables de se débrouiller sans l’aide de l’homme quand l’environnement le leur permet. Les premiers retours ont été particulièrement précoces cette année-là avec un premier balbuzard observé le 22 février.

Sinon, « 02 » et « 8Z » ont eu trois jeunes, qui ont tous pris leur envol sans problème.

 

2009

La femelle « 02 » et le mâle « 8Z » auront deux jeunes. Lors du baguage au nid, il s’avère qu’il s’agit de deux mâles, mais aucun des deux ne prendra son envol. Le premier meurt sur l’aire le 9 juillet et le deuxième basculera dans le vide le lendemain, alors qu’il s’exerçait pourtant au vol tout à fait normalement. Son cadavre sera retrouvé au pied de l’arbre. Vu son état de fraicheur, il a été rapidement apporté au Laboratoire départemental d’analyses vétérinaires de Touraine. Mais aucune des analyses menées n’a pu nous éclairer sur l’origine de la mort.

 

2008

Le mâle « Griffe manquante » qui était rentré de migration le 16 mars et avait commencé à s’accoupler disparaît et ne sera jamais revu. La femelle « 02 » ne restera pas longtemps seule. Elle sera rapidement rejointe par le mâle « 8Z » qui convoitait ce nid depuis quelque temps déjà. Le couple aura deux jeunes, un mâle et une femelle mais le mâle mourra juste avant l’envol, le 11/07. Son cadavre sera retrouvé sur le nid. L’autopsie pratiquée au Muséum d’Orléans ne nous éclairera malheureusement pas sur la cause de la mort.

Tableau récapitulatif de la reproduction 2008-2015

 

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