Saisons 2024-2016

Ravoir et Sologne

Historique et faits marquants 2024-2016

2024

3 septembre

Assez long à prendre son indépendance, le jeune né sur le nid du Ravoir a été observé jusqu’au 24 août, soit presque deux mois après son premier envol… Ce jour-là, il avait notamment essayé d’attraper un poisson en plongeant directement et avec conviction dans l’étang, à partir de l’un des grands pins situés sur la rive gauche en face de l’observatoire. Gageons que cette tentative infructueuse a été suivie là ou ailleurs de pêches réussies qui l’ont fait devenir autonome et incité à quitter le site… Bien qu’un peu moins âgé, le jeune né sur le nid de Sologne l’a probablement précédé dans cette prise d’indépendance, car c’est apparemment à partir de la mi-août qu’il n’a plus fréquenté le nid pour y être approvisionné en poissons… Souhaitons à ces deux jeunes oiseaux une migration sans encombre pour trouver un lieu d’hivernage. Ils y passeront les deux ou trois premières années de leur vie avant de revenir tenter à leur tour de se reproduire, probablement dans leur région de naissance… Libéré de son rôle de pourvoyeur de poissons, le mâle 6.A ‘’prend du bon temps’’ sur le Ravoir. On le voit souvent sur le piquet horizontal qu’il affectionne pour manger ses poissons, puis se rafraîchir près de la rive gauche opposée à l’observatoire, ou perché dans les arbres bordant l’étang. Si l’on se réfère aux années précédentes, il devrait être encore présent jusque vers le 15-20 septembre…

©G. Perrodin

Impossible par contre de savoir si celui du nid de Sologne fréquente encore son site de reproduction. Si c’est le cas, il doit surveiller son nid à distance car depuis plusieurs jours, ce sont seulement les corneilles que l’on voit s’y poser de temps en temps pendant les périodes de fonctionnement de la caméra…

 

29 juillet

Fin juillet marque le début des départs en migration pour les femelles. C’est notamment le cas pour Panchita qui a déjà quitté le Ravoir et rejoint son lieu d’hivernage en Espagne. Notre correspondant Espagnol Carlos Sanjurjo l’a en effet observée et photographiée dès le 25 juillet revenue dans l’estuaire du Fleuve Eo. Les poissons de mer vont à nouveau faire partie de son régime alimentaire… Commence également la période où les jeunes vont s’essayer à la pêche et quitter leur lieu de naissance dès que leurs tentatives seront couronnées de succès, un mois à un mois et demi après leur premier envol. Ils partiront alors les uns après les autres à la recherche d’un lieu d’hivernage, en péninsule ibérique ou plus au sud dans les pays de l’Afrique de l’ouest. Cette prise d’indépendance ne devrait pas tarder pour le jeune de Panchita et 6.A qui vole depuis le 27 juin. Il passe cependant encore beaucoup de temps posé sur le nid ou perché aux alentours de l’étang, criant avec insistance en attendant que le mâle lui apporte des poissons…

Le nid de Sologne reste parfois longtemps vide, mais le jeune vient encore y chercher les proies apportées par le mâle. Il est par contre incertain que la femelle soit toujours présente…

 

8 juillet

C’est maintenant la période où beaucoup de jeunes balbuzards commencent à voler. C’est notamment le cas de celui du nid de Sologne qui s’est élancé pour la première fois dans le vide il y a deux jours. Tout en continuant à venir manger sur le nid à chaque apport de proie. Il va progressivement améliorer sa maîtrise du vol et ses capacités à se percher avec assurance. Dans quelques jours, il tentera le transport d’un poisson pour aller se percher et le consommer dans un arbre. Gare alors à ne pas le laisser tomber comme ça a déjà été quelquefois observé…

C’est cette étape que vient de franchir le jeune du nid du Ravoir, même si de temps en temps Panchita lui donne encore la becquée… Il ne faut d’ailleurs pas hésiter à venir à l’observatoire pour profiter de ce beau spectacle car dans trois à quatre semaines, ce sera probablement déjà pour eux le moment de partir en migration… Le mâle 6.A restera alors seul à surveiller le site jusqu’à ce qu’il décide d’aller lui aussi rejoindre son lieu d’hivernage, généralement vers la mi-septembre…

 

27 juin

Un jeune commence à voler, un autre meurt…

C’est en fin de matinée le 25 juin qu’il a été détecté qu’un des deux jeunes du nid de Sologne n’était plus en vie, couché sur le côté, ventre exposé, pendant que l’autre recevait une becquée de sa mère. L’examen des enregistrements des images délivrées par la caméra a montré que c’est en fait dans la nuit du 23 eu 24 qu’il perdu la vie…

La récupération d’un cadavre sur une aire située sur un pylône haute tension est compliquée (mise hors tension de la ligne, mise à disposition du personnel nécessaire, etc.), et Il n’a pas été possible de l’organiser dans un délai suffisamment court pour que le cadavre du jeune oiseau ne soit pas dégradé et permette qu’une autopsie puisse éventuellement révéler la cause de sa mort (blessure, pathologie mortelle ou autre cause…). 

 

Bonne nouvelle par contre du nid du Ravoir puisque le jeune élevé par Panchita et 6∙A vient d’effectuer ses tous premiers vols. Nous l’avons vu ce matin s’élever verticalement au-dessus de son nid, puis partir et effectuer quelques boucles en vol en compagnie de sa mère avant de revenir se percher juste devant l’aire. Espérons qu’il prendra rapidement de l’assurance et passera sans encombre les quelques jours suivant cette étape cruciale de sa vie…

 

17 juin

Le jeune du nid du Ravoir bagué ! C’est dans l’après-midi du samedi 15 juin qu’un grimpeur est allé récupérer le jeune élevé par Panchita et 6.A. Il a été ensuite équipé sur la patte droite d’une bague orange gravée lisible à assez grande distance avec une longue-vue, et sur la patte gauche d’une bague métallique fournie par le CRBPO (Centre de Recherches par le Baguage des Populations d’Oiseaux). Ce marquage permettra peut-être de le réidentifier dans le futur, sur son lieu d’hivernage ou revenu dans quelques années dans sa région de naissance pour essayer à son tour de s’y reproduire (comportement instinctif appelé philopatrie dont font le plus souvent preuve les balbuzards)… Il a été ensuite remonté rapidement dans son nid après la prise de ses mensurations. Il pesait à ce moment 1500g et présente les caractéristiques du sexe mâle. Bien nourri, il a paru en pleine santé et devrait prendre son premier envol dans une dizaine de jours.

Nid de Sologne.

Bien nourris également, les deux jeunes ont bien grossi et paraissent aussi en excellente santé. On peut par exemple les voir déjà bouger les branches de leur nid, probablement par mimétisme du comportement parental. Pour eux, les premiers envols devraient avoir lieu vers le 7 juillet.

27 mai

Mauvaise nouvelle du nid du Ravoir.

Comme ils avaient bien grossi et devenaient bien visibles, notamment au moment des becquées, nous avions pu vérifier que Panchita et 6.A élevaient deux jeunes (voir vidéo les montrant tous les deux le 15 mai sur site http://francis-digiscopie.fr ). Nous n’avons hélas pu que constater ces deux derniers jours qu’il n’en reste qu’un de vivant sur le nid. Comme l’an dernier sur cette aire, l’ainé montrait une forte agressivité vis-à-vis de son cadet, ce qui explique peut-être sa disparition (comportement appelé caïnisme moins fréquent chez les balbuzards que chez certains grands rapaces…). Il a pu aussi être victime d’un prédateur (autour des palombes par ex.), avoir chuté du nid ou être touché par une pathologie mortelle…  

Nid de Sologne.

Ils sont nettement plus petits mais la caméra permet de voir que le couple de Sologne élève lui toujours deux jeunes. Ils ont également montré quelques signes d’agressivité l’un envers l’autre, mais ils paraissent maintenant mieux se tolérer… Le mâle apporte de très belles proies et ils sont bien nourris.

Les pluies répétées de ces dernières semaines n’ont pas facilité la tâche des femelles, obligées de couvrir très longtemps leur précieuse nichée pour la protéger et la réchauffer. On les a vues parfois somnoler de fatigue et on ne peut qu’être admiratifs devant l’abnégation dont elles font preuve pour perpétuer l’espèce…  

 

15 mai
Premières becquées sur le nid de Sologne ! Hier déjà en milieu d’après-midi, la femelle était restée manger sur le nid après un apport de poisson par le mâle. S’alimentant rapidement, elle n’avait pas encore présenté de becquée, mais les signes qu’un premier poussin était en train d’éclore étaient là. Ce matin, elle a cette fois bien donné la becquée à ce nouveau-né que nous avons déjà pu apercevoir lors de cet épisode. Nous devrions de mieux en mieux le voir lors de futurs repas, et connaitre bientôt le nombre d’oisillons dont sera composée cette nichée…

Sur le nid du Ravoir, le comportement de Panchita lorsqu’elle donne les becquées indique qu’elle élève probablement au moins deux jeunes. Encore un peu de patience pour apercevoir les petites têtes dépassant du nid…

3 mai
Naissance sur le nid du Ravoir !
Pour la première fois et après 39 jours de couvaison, nous avons vu Panchita rester manger sur son nid après un apport de poisson par le mâle. Elle s’est ensuite penchée à plusieurs reprises, nous indiquant qu’elle commençait à présenter des becquées à un premier poussin nouveau-né.

Durant cet épisode, le mâle 6.A est resté en sentinelle à côté d’elle, puis sur une branche jouxtant le nid, jusqu’à ce qu’elle se recouche pour réchauffer sa précieuse nichée. Patience maintenant pour découvrir de combien de jeunes elle sera constituée…
Cette naissance, qui est une des toutes premières, marque le début de la période des éclosions sur les nids des balbuzards. Elles vont se succéder sur plus d’un mois…
A noter que comme les années précédentes, un couple de bergeronnettes grises a élu domicile sous le nid des balbuzards, profitant ainsi du gite et de la protection offerts par les grands rapaces piscivores. Elles nourrissent également leur nichée et on voit fréquemment ces graciles oiseaux virevolter autour de l’aire de Panchita et 6.A…
Sur le nid de Sologne, la couvaison semble s’être déroulée de façon sereine jusqu’à maintenant. C’est donc normalement vers le 12 mai que devrait éclore le premier poussin de ce couple.

 

12 avril

Silence, ça couve !

Ce n’est que le 14 mars que le mâle 6.A est finalement arrivé au Ravoir. Entretemps, Panchita coulait des jours heureux avec le mâle d’un nid voisin et, au lieu d’entamer immédiatement sa reproduction avec 6.A, son partenaire attitré, elle a probablement suivi ce mâle, ne revenant qu’épisodiquement sur le nid. La reproduction au Ravoir était particulièrement mal engagée.

Heureusement, après quelques jours de vagabondage, Panchita est revenue sur l’étang et, le 25 mars, la couvaison commençait. Le couple 6.A-Panchita est donc stabilisé ; le mâle relaie régulièrement la femelle à la couvaison et tout semble se passer pour le mieux.

Ailleurs en forêt, la majorité des nids sont occupés, les couples sont reconstitués, en train de couver ou prêts à pondre.

La période de la couvaison est particulièrement délicate pour les balbuzards et des dérangements répétés près des nids peuvent anéantir la reproduction.

Nous recommandons donc de ne pas s’approcher des nids ! Déranger durablement un balbuzard qui couve et l’obliger, par méconnaissance ou insouciance, à quitter son nid condamne la couvée !

Sur le pylône de Sologne, visible ici www.objectifbalbuzard.com, le couple habituel a été vu pour la première fois le 19 mars et le début de la couvaison a été constaté le 5 avril… Aucun des deux partenaires du couple n’est bagué mais leur comportement et la rapidité de leur installation semblent indiquer qu’il s’agit du couple des années précédentes.

Pour le Ravoir, les détails de la reproduction sont relatés, quasiment au jour le jour, dans la rubrique de Francis Couton : 

Suivi du Balbuzard au Ravoir – Saison 2024

N’hésitez pas à vous rendre à l’étang Site du Ravoir, des animateurs de Loiret Nature Environnement vous accueillent tous les dimanches après-midi de 15 à 19 heures !

 

28 février

Habitués à voir revenir certains balbuzards très tôt, les naturalistes sont dorénavant sur le pied de guerre dès la mi-février.

Et c’est bien le 15 qu’un premier balbuzard a été aperçu furtivement sur l’un des nids du massif de Lorris. Une semaine plus tard, le 21 février, c’est Panchita qui faisait son grand retour au Ravoir. Rapidement rejointe par un mâle non bagué, elle s’est installée sans se presser sur l’étang tandis que d’autres balbuzards sont aperçus ici ou là sur la Loire.

Pour les visiteurs du Ravoir, il faut savoir qu’un couple est donc dorénavant visible depuis l’observatoire, même si ce n’est pas le couple « traditionnel ». L’accueil du public les dimanches ne commencera toutefois qu’en avril.

Sur le pylône de Sologne, un oiseau a également été aperçu le 22 février ; son identité n’a pas encore été déterminée avec certitude. Oiseau de passage ou locataire du site ?

Sinon, ailleurs en France, le bilan de la reproduction en 2023 fait état de 124 couples reproducteurs (103 sur le continent et 21 en Corse) et de 188 jeunes à l’envol (176 et 12). La Seine et Marne et la Vienne ont accueilli un couple reproducteur pour la première fois, portant ainsi à 19 le nombre de départements occupés par le Balbuzard pêcheur. Dans le Loiret, 29 couples ont été dénombrés et, dans le Loir-et-Cher, 25… L’année 2023 a donc été faste pour le balbuzard !

 

 

2023

Au Ravoir

Les premiers balbuzards ont été aperçus en forêt à la mi-février et la femelle Panchita est arrivée le 25, à la même date qu’en 2022, après un voyage très rapide depuis sa zone d’hivernage dans le nord de l’Espagne.

Dès son arrivée sur le Ravoir, elle a reçu la visite fréquente du mâle d’un nid voisin, qui a montré quelques velléités de s’installer sur le nid. Mais le mâle 6.A est arrivé le 11 mars, le couple Panchita-6.A s’est reformé et les deux oiseaux ont commencé à recharger les nids. En effet, suite à l’échec de la reproduction en 2021 et 2022, le couple avait construit une « ébauche de frustration » dans un pin situé sur la rive nord de l’étang. Depuis lors, à chaque retour de migration, ils rechargent les deux nids, laissant planer une certaine incertitude sur celui qu’ils choisiront, mais c’est toujours le nid habituel qui a leur préférence in fine

Lorsque les deux partenaires du couple se connaissent bien, ce qui est le cas de 6.A et de Panchita qui se reproduisent ensemble depuis 2019, il ne faut pas attendre longtemps avant que la femelle commence à pondre et la couvaison a débuté le 25 mars.

Panchita a été observée donnant la première becquée le 2 mai, après une période d’incubation qui s’est déroulée sans histoire. Bien nourris par la mâle 6.A, les jeunes ont grandi rapidement et, vers le 20 mai, trois petites têtes étaient visibles au-dessus du rebord du nid.

Le baguage des jeunes au nid s’est déroulé le 15 juin. Les deux ainés ont reçu les bagues ADI et AFI mais le troisième jeune n’était pas suffisamment évolué ni emplumé à ce moment pour être équipé de bagues. Ayant subi la forte agressivité de ses ainés quand il était petit, il ne pesait en effet que 700 g et présentait un manque important de plumes sur l’arrière de la tête et le dessous du corps, à un point tel que nous pensions qu’il ne pourrait jamais surmonter ce handicap. Mais nos inquiétudes se sont évaporées lorsqu’il a enfin effectué son premier vol le 24 juillet, après environ 80 jours passé sur le nid, contre environ 55 habituellement ! Les caractéristiques de son plumage indiquaient qu’il s’agissait probablement d’une femelle.

Le jeune AFI a pris son envol le 26 juin mais a disparu deux jours plus tard. Le jeune ADI a pris son envol le 28 juin et a été observé pour la dernière fois le 5 août. C’est également à cette date que Panchita a disparu. Le 10 août, nos amis espagnols nous annonçaient qu’elle était arrivée saine et sauve sur sa zone d’hivernage, dans l’estuaire de l’Eo.

La « petite dernière » a continué seule à assurer le spectacle, continuellement alimentée par le mâle 6.A jusqu’à ce qu’elle parte en migration autour du 11 septembre. Après un début d’existence bien compliqué, ce jeune oiseau a réussi à devenir magnifique, libre et autonome.

Sur l’étang, les jeunes aigles bottés et les cigognes noires en visite ont permis de varier un peu l’ordinaire de la fin de l’été, avec de belles apparitions jusqu’au début du mois de septembre.

Le mâle 6.A a veillé sur le site jusqu’au 22 septembre.

 

En Sologne

Sur le pylône de Sologne, le premier oiseau a été aperçu le 17 mars et la première ponte a eu lieu le 12 avril. Aucun des adultes ne porte de bague et ne peuvent dès lors pas être identifiés.

La couvaison a été régulièrement interrompue par des dérangements au sol et nous craignions que cela hypothèque le succès de la reproduction mais un premier jeune est né le dimanche 21 mai ; il sera rapidement suivi de deux autres. Les trois jeunes ont été bagués le 29 juin.

Ils ont pris leur envol à partir du 12 juillet, puis se sont petit à petit émancipés. Le mâle et deux des jeunes ont fréquenté le nid, jusqu’à la fin août.

 

 

2022

Au Ravoir

C’est le 19 février que les premiers balbuzards ont été observés au Ravoir. Deux individus différents ont fait de courtes apparitions sur l’étang. Quelques jours plus tard, le 25 février, c’est Panchita qui a fait son grand retour. Elle hiverne dans le nord de l’Espagne et fait toujours partie des premiers arrivés. En 2022, elle a fait le trajet en un temps record : deux jours, entre le fleuve Eo (Galice) et la forêt d’Orléans !

L’année précédente, suite à l’échec de la reproduction, le couple avait construit une ébauche dite « de frustration » à environ 250m du nid habituel et une incertitude restait quant à l’emplacement qui serait utilisé par le couple pour la reproduction. Les allers et venues de Panchita étaient donc scrutés avec attention.

Le mâle 6.A, rentré de migration le 7 mars, a eu beau recharger les deux nids, c’est finalement sur l’aire traditionnelle que la femelle a choisi de pondre, montrant, si besoin était, le fort attachement des couples à leur aire de reproduction. La couvaison a commencé le 27 mars, alors que les autres couples de la forêt étaient à peine reformés.

Le 15 mars, fait peu fréquent mais pas exceptionnel, un nuage de sable du désert avait survolé la France, donnant au ciel une couleur orangée et nous permettant d’avoir quelques clichés souvenirs des oiseaux sur fond saharien…

C’est le 4 mai, après 38 jours de couvaison, qu’une première becquée a été observée, indiquant la naissance d’un premier poussin, rapidement suivi par un second. Aussi efficace à la pêche que les autres années, 6.A ravitaillait abondamment sa nichée et les jeunes grandissaient vite. Les deux jeunes, un mâle et une femelle, ont été bagués le 17 juin avec des bagues orangées codées PAI et PBI.

Malgré ce début prometteur et un premier envol le 27 juin, nous assistions, deux jours plus tard, impuissants et incrédules, à la mort quasi-simultanée des deux jeunes… L’année 2022 s’ajoutait ainsi à la longue liste des années sans reproduction réussie sur le Ravoir : 2007, 2009, de 2013 à 2017, 2021…

Tôt dans l’après-midi, peu intéressée par la becquée que lui présentait Panchita, la jeune femelle, plutôt apathique, s’était couchée au fond du nid. Seules quelques plumes soulevées par le vent trahissaient sa présence. Elle ne s’est jamais relevée. En fin d’après-midi, le jeune mâle, perché bas sous le nid, paraissait lui aussi étonnamment mal en point. Il avait l’attitude des oiseaux qui souffrent de la chaleur, bec entre-ouvert et ailes pendantes, alors que la température était clémente. Il a fini par perdre l’équilibre et par tomber au sol. Son cadavre a été récupéré intact une demi-heure plus tard ; il ne montrait aucun signe de maladie ni de blessure…

Grâce à une chaine de personnes disponibles et efficaces, le cadavre de la jeune femelle a été récupéré le lendemain matin, et les deux oiseaux ont pu être transmis dans la foulée au service départemental de l’Office français de la biodiversité. Les vétérinaires du réseau SAGIR (réseau de surveillance des maladies infectieuses des oiseaux et des mammifères sauvages terrestres) ont pu immédiatement commencer les premières analyses et les autopsies. Il semble que la cause de ces deux décès soit d’origine virale, sans que le virus en question ait pu être identifié.

Mais la série noire ne s’est pas arrêtée là : ce même 29 juin, un des trois jeunes du pylône mourrait également, peut-être de problèmes d’ordre neurologique comme semblaient l’indiquer les images. Le cadavre n’a pu être récupéré, emmené par la femelle loin du nid.

Après la mort des deux jeunes du Ravoir, les parents ont rechargé l’ébauche de frustration commencée l’année d’avant, les liens du couple se sont distendus, Panchita quittant notamment l’étang pendant deux semaines.

L’été s’est écoulé paisiblement en forêt d’Orléans, ponctué par les fermetures répétées des routes forestières à cause des risques de départ de feu. Les balbuzards ont vagabondé, aigles bottés et cigognes noires ont fait de fréquentes apparitions sur l’étang.

Encore observée le 3 août sur le Ravoir, Panchita est arrivée en Galice le 8 août, tandis que le mâle 6.A restait fidèlement à son poste jusqu’au 14 septembre. Après cette date, quelques individus en migration ont fait halte sur l’étang déserté, le temps d’y pêcher un poisson et, pour certains, de se reposer sur le nid puis le site est devenu de plus en plus calme.

 

En Sologne

C’est le 23 mars qu’un premier balbuzard a été aperçu sur le nid du pylône. Il s’agissait d’une femelle, rejointe deuxième semaine d’avril par un mâle, également non bagué. Un mois plus tard, le 22 avril, la ponte et la couvaison commençaient

Malgré une période de couvaison particulièrement mouvementée, émaillée de nombreuses et longues interruptions dues à des dérangements au sol, une première éclosion a été constatée le 31 mai, rapidement suivie de deux autres.

Après la mort du plus jeune des poussins (cf. supra), les deux jeunes ont pris leur envol les 21 et 23 juillet.

Les dysfonctionnements qui ont affecté la caméra en fin de saison ne nous ont pas permis de savoir jusqu’à quand le nid a été fréquenté par ses occupants. Les deux jeunes ont dû quitter le site fin août – début septembre. Il est donc probable que le mâle n’ait quitté les lieux que dans le courant du mois de septembre…

En règle générale, 2022 fut une bonne saison pour la reproduction des balbuzards, de nombreux nids de la forêt d’Orléans comportant trois jeunes, malgré un printemps marqué par une succession d’orages de grêle particulièrement violents… Sur l’ensemble des 49 sites surveillés dans le Loiret, 28 couples se sont reproduits, 24 ont réussi leur reproduction et 52 jeunes ont pris leur envol. Dans le Loir-et-Cher, sur l’ensemble des 22 sites suivis, 18 couples se sont reproduits, dont six sur pylône, et ont produit 46 jeunes à l’envol.

2021

Malgré le froid rigoureux qui sévissait pendant la deuxième semaine de février – avec des températures de -10°C – quelques discrets premiers visiteurs avaient été aperçus en forêt dès la mi-février mais ne s’étaient pas attardés.

Panchita, qui hiverne dans le nord de l’Espagne, ne s’était pas fait attendre et avait été observée la première fois le 19 février, sonnant ainsi la fin de l’hiver pour les ornithologues loirétains. Le couple s’est reconstitué le 13 mars, avec l’arrivée de son partenaire habituel, 6∙A. Panchita a commencé à couver le 31 mars, dix-huit jours après l’arrivée du mâle 6.A et a probablement été la première femelle de la forêt d’Orléans à avoir pondu…

La naissance des premiers poussins était donc attendue début mai par les naturalistes qui suivent le bon déroulement de la reproduction, les poussins naissant généralement 35 à 40 jours après la ponte du premier œuf. Mais ce n’est que le 13 mai, soit après 44 jours de couvaison, que la première éclosion a enfin eu lieu. Il est donc probable que le premier ou les deux premiers œufs pondus n’aient rien donné.

Et il n’y a eu qu’un seul jeune. Malheureusement, alors qu’il grandissait normalement, il a subitement disparu le 12 juin. Un petit amas de plumes a été découvert au pied de l’arbre. Etonnamment, les raisons de sa chute sont restées mystérieuses. S’il avait été victime d’un autre rapace, un Autour des palombes par exemple, le prédateur l’aurait emporté vers son aire. Le tas de plumes au pied de l’arbre indique qu’il a été consommé partiellement sur place, probablement par un mammifère.

L’année 2021 est donc à ajouter à la longue liste des années sans reproduction réussie sur le nid du Ravoir.

Heureusement, de nombreux autres couples de la forêt ont mené des jeunes à l’envol et ces échecs fréquents sur le nid du Ravoir ne mettent pas mis en péril l’avenir de l’espèce, comme cela aurait pu être le cas 35 ans plus tôt.

Après l’échec, Panchita et 6.A se sont investis dans la construction d’un nouveau nid au sommet d’un grand pin situé sur la rive gauche de l’étang, en face de l’observatoire. Puis Panchita a quitté son site de reproduction autour du 20 juillet et les naturalistes espagnols ont signalé son arrivée saine et sauve dans le delta du fleuve Eo en Galice le 28 juillet. Le mâle 6.A est quant à lui resté jusqu’au 11 septembre.

 

Sur le pylône de Sologne

Le 4 mars avait vu le retour de la femelle 33∙ qui s’était immédiatement consacrée au réaménagement du nid en attendant l’arrivée du mâle « 79 ». Ce dernier était rentré le 25 mars et le couple s’était rapidement reformé.

Le 8 avril, stupéfaction, alors que la couvaison avait commencé, les internautes se sont réveillés devant l’image inanimée du cadavre de la femelle, morte pendant la nuit.

Grâce à l’alerte rapide des naturalistes d’Objectif Balbuz@rd, la collecte de l’oiseau a été aussitôt organisée par la DREAL en liaison avec le Groupe Maintenance Réseaux de Rte et l’Office français de la biodiversité, seul habilité à manipuler des cadavres d’oiseaux protégés. Le cadavre a été confié à l’Ofb pour analyses et autopsie. Les résultats, communiqués en septembre, ont indiqué que la femelle était vraisemblablement morte suite à une attaque par un prédateur.

Cette mort brutale d’une femelle jeune (sept ans), qui venait de pondre et était apparemment en bonne santé, nous avait tous surpris autant que consternés. Mais là où les naturalistes ont été plus stupéfaits encore, c’est qu’une nouvelle femelle s’est installée sur le nid, alors que les lignards de Rte avaient à peine tourné les talons ! Le mâle l’a aussitôt acceptée… avant de disparaitre à son tour le 16 avril et d’être remplacé par un congénère non bagué. La disparition du mâle 79, qui occupait le nid depuis une dizaine d’années, est très mystérieuse.

La nouvelle venue n’a pas attendu pour pondre. Un premier œuf a été vu seulement neuf jours après son arrivée sur le nid, alors que d’ordinaire la période d’accouplements dure près de trois semaines. On peut donc supposer qu’avant son installation sur ce pylône elle s’était déjà accouplée sur un autre nid, dont elle a dû se faire évincer par la femelle habituelle arrivée de migration tardivement…

La ponte rapide a rendu la situation encore plus confuse, le mâle n’étant absolument pas mûr pour endosser son rôle. Même s’il lui apportait régulièrement des poissons, il ne relayait jamais la femelle à la couvaison et elle a fini par abandonner, le 1er mai. La présence des oiseaux sur le nid devint ensuite très irrégulière, ne laissant plus aucun espoir de voir de jeunes balbuzards sortir de leur coquille et s’envoler….

 

2020, une année si particulière…

2020 Ravoir

Un des premiers balbuzards de retour de migration a été aperçu sur l’étang du Ravoir le 25 février, observation, comme souvent, assez furtive d’un oiseau étranger au secteur.

La femelle Panchita est rentrée de migration le 27 février. Elle avait été vue pour la dernière fois sur son site d’hivernage espagnol, dans l’estuaire du fleuve Eo, le 19 février. Le mâle 6∙A était arrivé le 12 mars. Le couple se connaissant bien, la période des pariades a donc été relativement courte et c’est le 28 mars que Panchita a pondu son premier œuf.

La première éclosion a eu lieu le 5 mai. Au départ, la nichée comportait trois jeunes mais le dernier‑né a rapidement disparu, peut-être victime de l’agressivité de ses ainés. Les deux jeunes restants, probablement deux mâles, ont été bagués le 17 juin : HB∙ et HC∙. Malheureusement, le jeune HB∙ a été déporté par le vent le 27 juin alors qu’il faisait ses exercices de vol et n’a pu être retrouvé. Son frère HC∙ a pris son premier envol le 28 juin.

Le départ en migration de Panchita fut encore plus précoce que l’année précédente : elle était déjà de retour en Asturies le 31 juillet (contre le 11 août en 2019). Le jeune HC∙ a été observé pour la dernière fois le 26 août. Le mâle 6∙A, enfin, est resté pour veiller sur son nid au moins jusqu’au 2 septembre, date où il a été observé pour la dernière fois.

2020 Sologne

Sur le pylône suivi par la caméra 1, c’est le 3 mars qu’est arrivée la femelle 33∙, rejointe par le mâle 79, le 15 mars. Le couple s’étant déjà reproduit ensemble, la période des pariades a été relativement courte et la couvaison a démarré le 1er avril ; le premier jeune est né le 8 mai, rapidement suivi par le second. Ils n’ont malheureusement pas pu être bagués faute de disponibilités du bagueur. Les deux jeunes ont pris leur envol avec succès le 28 juin et le 6 juillet.

 

2019 – Ravoir

C’est le 21 février que le premier balbuzard a été observé sur l’étang du Ravoir. Comme souvent, il s’agissait d’un visiteur de passage. La femelle de 2018, Zora, ne sera jamais revue et c’est Panchita qui se reproduira finalement avec le mâle « 6∙A », arrivé sur le site le 9 mars. Panchita a commencé à couver le 5 avril. Le printemps 2019 a été très venteux et pluvieux mais la femelle ne s’est pas découragée et un premier poussin est né le 11 mai. Panchita et 6.A élèveront deux jeunes, qui seront bagués le 24 juin (le mâle FX et la, probable, femelle FW). Le jeune mâle prendra son vol le 5 juillet, imité une semaine plus tard, le 13 juillet par FW.

Le jeune FX disparaitra, pour une raison inconnue, quelques jours après son premier envol. Accident ? Maladie ? Prédation ? Il sera vu pour la dernière fois le 10 juillet.

Panchita est retournée assez tôt dans l’estuaire du fleuve Eo (Galice, Espagne), où elle hiverne chaque année. Elle y sera observée dès le 11 août par les naturalistes espagnols. Le jeune FW ne sera plus observé sur l’étang à partir du 13 août. Quant au mâle 6∙A, il restera encore en sentinelle sur l’étang du Ravoir jusqu’à la fin de ce mois.

2019 – Sologne Caméra 1

C’est tout début mars que des balbuzards ont commencé à faire des apparitions épisodiques sur le nid filmé par la caméra 1 mais il a fallu attendre le 18 pour qu’un couple s’y installe durablement, composé du mâle 79, qui se reproduit sur ce nid depuis plusieurs années, et de la femelle 33.

Le premier œuf a été pondu le 1er avril et les premières becquées ont été observées le 11 mai. Le poussin n’était heureusement pas atteint du Feather Pinching Syndrome, cette maladie qui avait causé la mort des deux jeunes en 2018 (http://www.objectifbalbuzard.com/saison-2018/) et il a pris son envol sans problème le 5 juillet malgré les épisodes de fortes pluies et de vents violents qui ont sévi pendant le mois de juin. Il n’a pu être bagué mais sa taille imposante et son plastron bien marqué laisse penser à une femelle.

2019 – Sologne Caméra 2

Comme les deux années précédentes, le nid de la caméra 2 est demeuré vide en 2019. Un couple s’y était installé en 2016 mais leur reproduction avait échoué suite au déluge qui s’était abattu sur la région à la fin du mois de mai. Le couple avait passé le reste de la saison de reproduction à construire des « nids de frustration » aux alentours, comportement souvent observé chez le balbuzard en cas d’échec de la reproduction. L’année suivante, ce couple s’était installé sur un des nids de frustration… tout en continuant à défendre son nid initial, empêchant ainsi tout autre couple de venir s’y reproduire.

Inauguration officielle du projet Objectif Balbuz@rd

L’étang du Ravoir était en fête le 25 mai pour l’inauguration officielle des réalisations issues du projet (nouvelle signalétique, panneau pédagogique, flyer, caméra…), qui a réuni tous les partenaires du projet (ONF, LNE, RTE, MOBE) autour de Michelle Rivet, vice-Présidente de la Région Centre Val-de-Loire. Toute la journée en photos, c’est ici. Le projet a été soutenu financièrement par la Région Centre-Val de Loire et l’Agence de l’Eau Loire Bretagne, grâce à la mobilisation de fonds européens (FEADER) sur une mesure biodiversité.

 

 

2018 – Ravoir

Le site du Ravoir est toujours très convoité et c’est sans surprise que Panchita y a été observée dès le début du mois de mars, accompagnée du mâle non bagué habituel… et de « 02 ». Ce qui a donné lieu à de nombreux chassés croisés et escarmouches entre les deux femelles jusqu’à ce qu’elles aillent rejoindre définitivement leur nid et leur partenaire de l’année précédente.

Le 1er avril, le mâle « 8Z » n’était toujours pas revenu et l’espoir s’amenuisait de le revoir un jour. Il allait avoir 16 ans et il est probablement mort sur son lieu d’hivernage ou en migration. Un nouvel individu, bagué « 6∙A » et né en forêt d’Orléans en 2012, s’approprie le nid, rejoint le lendemain par Zora.

Le couple élèvera deux jeunes… qui prendront leur envol avec succès les 20 et 28 juillet. Lors du baguage, ils ont été identifiés comme mâles.

 

 

2018 – Sologne

Les Balbuzards pêcheurs filmés par la caméra 1 sont rentrés de migration les 9 et 26 mars. Après une période de parades et d’accouplements, la femelle a commencé à couver le 13 avril et deux jeunes sont nés les 23 et 25 mai.

Lors du baguage, l’examen des jeunes Balbuzards a révélé qu’ils étaient tous les deux atteints du Feather Pinching Syndrome, une anomalie rare qui se caractérise par une malformation du plumage – mauvaise croissance des plumes qui restent au stade embryonnaire – et qui serait congénitale. Les oiseaux atteints par cette malformation sont incapables de voler. En 2012, cette maladie avait été identifiée sur l’un des deux jeunes du même couple reproducteur.

Outre la malformation de leur plumage, les jeunes ont montré un comportement aberrant : habituellement, les jeunes oiseaux élevés sur des falaises ou sur des arbres hauts craignent le vide et s’éloignent peu du centre du nid ; grâce à la caméra, on a pu observer au contraire que, au moment des fortes chaleurs du mois de juillet, l’un des jeunes balbuzards s’est éloigné progressivement de l’ombre protectrice de sa mère, s’est approché dangereusement du bord du nid et a fini par basculer dans le vide. Il est tombé le 1er juillet.

Le second jeune a également chuté du nid, le 27 juillet. Grâce aux images en direct,
il a pu être immédiatement récupéré vivant et transféré rapidement dans un centre de soins ; il est malheureusement mort quelques jours plus tard. D’après le centre,
ce jeune Balbuzard présentait un début d’atrophie musculaire et était très maigre et déshydraté.

La cause du Feather Pinching Syndrome reste encore inconnue à ce jour. Dans le cas présent, les images de la caméra ont permis d’étudier précisément le comportement des jeunes Balbuzards malades et de mieux comprendre ce cas rare de mortalité juvénile.

Retrouvez les moments phares de la saison 2018 :

 
 

 

2017 – Ravoir

L’année 2017 sera marquée par un comportement totalement inhabituel chez les balbuzards : la séparation d’un couple reformé, après dix ans de reproduction.

Comme chaque année depuis 2014, c’est Panchita qui s’installe la première sur le Ravoir, rapidement rejointe par le mâle non bagué. Le 1er mars, la femelle « 02 » rentre de migration et chasse Panchita, qui ira élever deux jeunes sur son nid habituel. Au retour du mâle « 8Z », le couple « 02-8Z » se reforme pour la dixième année consécutive mais le comportement inhabituel de la femelle intrigue rapidement les observateurs : absences fréquentes, peu d’entrain pour les accouplements… Les naturalistes ont enfin la clé de l’énigme lorsque, début avril, « 02 » finit par rejoindre définitivement le mâle d’un nid voisin dont la partenaire n’était pas revenue. Parmi les hypothèses pouvant expliquer l’abandon exceptionnel par « 02 » de son nid et de son partenaire habituels, on peut penser à un comportement provoqué par les quatre échecs successifs qu’elle a connus avec lui auparavant…

Dans toute population les adultes surnuméraires sont nombreux et une congénère non appariée a aussitôt remplacé « 02 » auprès du mâle « 8Z ». Non baguée, elle a reçu le nom de Zora et a commencé à couver le 23 avril. La première becquée est observée le 31 mai et deux semaines plus tard, deux petites têtes sont observées par intermittence. Le 25 juin, lors de l’accueil des visiteurs à l’observatoire, les naturalistes constatent avec surprise que ni le mâle ni la femelle ne stationne sur le nid et aucun des oiseaux ne semble lui prêter attention. Il apparaît rapidement évident que les jeunes ont disparu. Aucun cadavre n’a toutefois été trouvé au pied du nid et aucune trace de passage d’un prédateur n’a été décelée. Les manchons anti-martres étaient bien en place. Le grimpeur missionné le lendemain a confirmé que le nid était vide…. Parmi les hypothèses pouvant expliquer la disparition subite des jeunes, c’est celle d’une prédation par un Autour des Palombes qui prédomine. Comme à son habitude, le mâle « 8Z » a défendu son site de nidification jusqu’à la mi-septembre, bien après le départ de Zora repartie un mois plus tôt vers le Sud.

2017 – Sologne

Les deux Balbuzards, fidèles à leur nid, sont rentrés mi-mars pour commencer une nouvelle saison de reproduction sur le pylône électrique filmé par la caméra 1.
Début avril, la femelle a pondu trois œufs, tandis que le mâle continuait l’apport de branches au nid.

Un peu plus d’un mois plus tard, un premier petit Balbuzard est né et a reçu sa première becquée. Deux jours après la naissance de ce premier poussin, un deuxième œuf a éclos. Puis trois jours plus tard, un troisième jeune a fait son apparition. En général, les nichées de Balbuzards sont composées d’un à quatre poussins maximum. La femelle a couvé ses trois petits pendant que le mâle apportait du poisson pour nourrir toute la famille.

Le plus jeune poussin est malheureusement décédé durant la nuit du 10 au 11 juin, la cause exacte de ce décès n’est pas connue, mais le petit Balbuzard montrait des signes de faiblesse. Grâce aux caméras, on a pu observer en direct la femelle emportant le cadavre de son poussin loin du nid. Cette mortalité juvénile au nid n’est pas exceptionnelle chez les Balbuzards ; les deux autres jeunes se portaient bien.

Le baguage s’est déroulé le 21 juin. Les deux jeunes, deux jolies femelles, ont été identifiées par les bagues BK· et BL·. Elles sont ainsi répertoriées dans une base de données et pourront être suivies tout au long de leur vie.

Début juillet, la première s’est élancée et a pris son envol, suivie rapidement par sa sœur. Les deux Balbuzards ont alors enchainé des vols de plus en plus longs jusqu’à leur départ définitif.

Retrouvez les moments phares de la saison 2017 :

 
 

 

2016 – Ravoir

Comme les années précédentes, l’étang est occupé dès le 23 février par Panchita et un mâle non bagué, connu d’un autre nid. Au retour de sa partenaire, ce mâle la rejoint sur leur aire commune mais se met… à mener une « double vie » en continuant à faire des visites galantes à Panchita sur le nid du Ravoir. Le 7 mars, le retour de « 02 » sonne le départ de Panchita, qui ira élever un seul jeune avec son partenaire de 2015. Le départ de Panchita n’empêche pas le « Casanova » non bagué de continuer à venir ponctuellement sur le nid du Ravoir tenter de s’accoupler avec « 02 ». Ce n’est qu’au retour du mâle habituel du site, « 8Z », qu’il s’éloigne définitivement pour aller élever trois jeunes sur une autre aire.

Après un temps d’incubation particulièrement long (44 jours), la première becquée est observée le 19 mai. Mais l’unique jeune ne survivra pas à l’épisode pluvieux exceptionnel qui a marqué le Loiret : les cumuls des 28, 29, 30 et 31 mai ont atteint 126.8 mm à Orléans, soit l’équivalent de trois mois de précipitations. De nombreux autres couples de balbuzard ont d’ailleurs perdu leurs jeunes à ce moment-là.

Tableau récapitulatif de la reproduction 2016-2018

2016 – Sologne

En février 2016, RTE a installé deux caméras sur des pylônes électriques haute tension afin de suivre, en continu et en direct, le cycle de reproduction des deux couples de Balbuzards pêcheurs installés sur ces pylônes depuis plusieurs années. La première année d’installation, seule la caméra 2 a fonctionné et a pu filmer le quotidien des Balbuzards.

A partir de fin février, des Balbuzards inconnus ont fréquenté le nid. Puis, un mâle et une femelle bagués s’en sont emparés et ont commencé leur phase d’accouplement. A la mi-mars, la femelle qui avait occupé le nid l’année précédente est arrivée et a évincé la première femelle. Une nouvelle phase d’accouplement a alors débuté ; elle a abouti à la ponte d’un œuf. C’est à ce moment que le mâle « habituel » de la femelle a fait son retour sur le nid. Les deux mâles ont débuté une compétition qui a été remportée par le mâle historiquement possesseur du nid. Les Balbuzards pêcheurs sont très fidèles à leur nid, ils arrivent en général à en reprendre possession d’une année sur l’autre, non sans agressivité.

Tandis que le mâle tentait de s’accoupler, la femelle a été laissée sans soutien pour la couvaison. Laissés sans attention pendant les absences de la femelle qui partait se nourrir, les deux premiers œufs ont été perdus dans le nid, écrasés ou éjectés par le mâle.

Le 9 avril, la femelle a pondu un troisième œuf, qui a eu pour effet d’apaiser le mâle. Deux semaines plus tard, celui-ci s’est alors mis à coopérer avec la femelle pour assurer la couvaison. Un poussin est né malgré cette période de couvaison difficile : le 20 mai, la caméra a montré la femelle donnant la becquée à un poussin qui venait de naître. Le jour d’après, de fortes pluies se sont abattues sur toute la région du Centre-Val de Loire et le nouveau-né n’y a pas survécu.

Une reproduction mouvementée pour les Balbuzards pêcheurs qui s’est hélas, soldée par un échec.

 

 

 

 

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